Les phénomènes de diffusion dans un groupe social, entre communautés ou individus, d'une maladie ou d'une information par exemple, sont influencés par la structure des contacts individuels entre ces entités : pour analyser ces phénomènes, des modèles basés sur des réseaux reproduisant la structure des contacts sont fréquemment utilisés.
Dans le cas de la propagation de maladies infectieuses, plusieurs types de réseaux entrent en jeu: les mouvements de population quotidiens créent notamment un réseau complexe de contacts entre villes, dont la structure impacte la diffusion de maladies transmissibles par contact, telle que la grippe. Si cette influence a été abondamment étudiée pour les réseaux internationaux, notamment par l'étude des déplacements aériens, elle n'a que peu été analysée à l'échelle nationale et régionale.
Durant mon travail de thèse, je me suis attachée à l'étude de la diffusion de la grippe sur le réseau formé par les mouvements de commuting en France et de ses propriétés, en lien avec la structure du réseau: pour cela, j'ai développé un modèle simulant la propagation de la grippe sur un réseau de contacts. Afin de lier les propriétés observées pour la diffusion à la structure du réseau, j' ai mis en place des outils permettant de comparer la propagation obtenue sur le réseau de commuting et sur des réseaux randomisés.
Cette analyse a permis de mettre en évidence l'existence de communautés de villes ayant un comportement de propagation similaire et de chemins de propagation préférentiels entre ces communautés. Elle a également permis d'analyser la structure de ces communautés, pour la plupart centralisées autour d'un groupe de nœuds qui assurent la communication avec les communautés environnantes.