- Laboratoire d’informatique

À la rencontre de... Naomi Solomons

À la rencontre de... Naomi Solomons

Post-doctorante au sein de notre équipe QI, Naomi Solomons est l'une de nos nombreux étudiants et chercheurs internationaux. Découvrez son portrait et son sujet de recherche !

Q. D’où viens-tu et où vas-tu ?

Je suis Naomi Solomons. Je viens originellement d’Essex, au Royaume-Uni, et j’ai terminé en début d’année un doctorat en information quantique à l’Université de Bristol. J’ai travaillé sur les applications de l’échantillonnage de boson gaussien dans la théorie des graphes, une discipline mathématique qui étudie des structures appelées "graphes", formées par des nœuds et des arrêtes, et qui sont très utiles pour représenter des réseaux. En mai, j’ai rejoint l'équipe QI du LIP6 en tant que post-doc et je travaille maintenant sur les cas d'utilisation des réseaux quantiques dans le cadre du projet Quantum Internet Alliance. En particulier, j'étudie comment des capteurs quantiques en réseaux peuvent améliorer la sécurité de certains protocoles informatiques, comme la synchronisation d’horloges ou la collecte de données.

Q. Sur quoi travailles-tu actuellement ?

Mon doctorat a nécessité beaucoup de codage, mais je n’en fais pratiquement plus aujourd'hui ! En ce moment, on fait beaucoup de lectures et de réunions pour essayer d'avancer sur les petits détails de certains protocoles. Je suis en train d’écrire une preuve de sécurité, mais le processus sert surtout à me montrer les endroits où quelque chose manque encore à mon raisonnement, donc ça avance assez lentement.



Qu’est-ce que tu espères accomplir pendant ton séjour au LIP6 ?

Pendant mon doctorat, j'ai travaillé sur des sujets assez différents de ce que je fais maintenant, en particulier l’optique quantique et la théorie de la complexité. Le groupe au LIP6 est intéressé par une grande variété de sujets, et pour moi c’est une bonne opportunité d’acquérir de l’expérience dans d’autres sujets. Par exemple, j’ai adoré en apprendre plus sur des sujets fondamentaux comme la contextualité quantique. À la fin de mon séjour ici, j’espère avoir une meilleure idée de ce dans quoi je voudrais me spécialiser à mesure que je gagne plus d’indépendance en tant que chercheuse.

Q. Quelle est une chose que les gens ne comprennent pas sur ton sujet ?

En général, les gens ne réalisent pas que si les ordinateurs quantiques sont intéressants, ce sera surtout pour des utilisations très spécifiques dans des domaines tels que la pharmacologie ou la science des matériaux. Ils ne vont pas remplacer tous les ordinateurs classiques déjà puissants. Je crois aussi que la physique quantique a la réputation d’être très inaccessible, et c’est dommage car ça dissuade les gens de s’intéresser au sujet… oui, il y a des idées étranges, mais si on veut que les technologies quantiques impactent vraiment la vie des gens, alors il faut qu’ils puissent comprendre comment ces technologies fonctionnent et pour quoi, ce qui n’est pas si complexe. Personnellement, j’aime beaucoup le contraste entre les idées très contre-intuitives, et philosophiquement déroutantes, sur lesquels le sujet repose (comme l’indéterminisme ou l’intrication quantique), et les cas d’usage concrets qui auront, avec un peu de chance, un sérieux impact. C’est aussi un domaine très excitant dans lequel travailler actuellement, parce qu’on voit les idées développées il y a 30 ans être mise en œuvre sur de vraies machines !

Q. Quelque chose à ajouter ?

J’adore prendre part à des projets de médiation, et c’était un des meilleurs côtés pendant mon doctorat. C’était sympa de prendre part à la Fête de la Science récemment, et j’espère avoir l’opportunité de contribuer à d'autres projets comme celui-là !